Le glaucome touche 1 à 2 % de la population de plus de 40 ans et environ 10 % après 70 ans. Environ 800 000 personnes sont traitées en France mais 400 000 à 500 000 présenteraient la maladie sans le savoir.
Cette affection est la seconde cause de cécité en France, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Le glaucome est une maladie de l’œil caractérisée par des lésions du nerf optique. Il s’agit du nerf qui part de la rétine et qui conduit les informations lumineuses entre l’œil et le cerveau.
Le glaucome est le plus souvent lié à l’augmentation de la pression à l’intérieur de l’œil (pression intraoculaire ou PIO) supérieure à 21 mmHg. Dans une minorité de cas, il se développe alors que cette pression est normale. À l’intérieur de l’œil un liquide (l’humeur aqueuse) est produit en permanence dans sa partie antérieure et est évacuée au travers d’un filtre situé à l’angle entre l’iris et la cornée, appelé trabéculum.
Il est le plus fréquent (env 60%). L’évacuation du liquide est ralentie par diminution de la filtration, la pression à l’intérieur du globe oculaire s’élève anormalement et provoque une altération des fibres du nerf optique.
La fermeture chronique de l’angle irido-cornéen où est réabsorbée l’humeur aqueuse entraine une augmentation de pression.
Dans une minorité de cas, il se développe alors que cette pression est normale (glaucome à pression normale), le nerf optique étant probablement plus fragile ou d’autres facteurs jouant sur sa vascularisation et son oxygénation pourraient intervenir (hypotension arterielle, apnée du sommeil, obstruction des carotides etc).
Elle est définie par une PIO supérieure à 21 mmHg sans atteinte des fibres optiques. Il existe des hypertonies chroniques à risque de détérioration des fibres optiques et d’autres qui n’en entrainent jamais, le nerf optique serait probablement plus résistant.
Plus rarement, l’augmentation de PIO peut être rapide ou brutale, causée par une hémorragie oculaire, des débris, un traumatisme ou une inflammation (glaucome secondaire), ou par la fermeture de l’angle irido-cornéen créant un adossement entre l’iris et la cornée (glaucome aigu par fermeture de l’angle). La PIO peut être très élevée (plus de 50 mmHg)
Le glaucome, dans sa forme chronique à angle ouvert, est une maladie longtemps asymptomatique pour le patient. C’est pourquoi son diagnostic est souvent posé lors d’un examen ophtalmologique pour un autre motif (myopie, presbytie…)
Lorsque progresse la détérioration du nerf optique, le champ visuel se réduit de façon concentrique par mort des fibres nerveuses visuelles qui le constituent. Les premières atteintes sont les fibres superficielles qui correspondent au champ visuel périphérique puis les plus profondes qui correspondent au champ visuel central. Le champ de vision peut se rétrécir jusqu’à devenir tubulaire, puis s’éteindre.
Lorsque la réduction du champ de vision est perceptible par le patient et vécue comme une gêne dans les activités de tous les jours, le nerf optique est déjà très sévèrement détruit. Les premiers signes de la maladie apparaissent souvent 10 à 20 ans après l’installation du glaucome.
Au fond d’œil, le nerf optique se creuse progressivement avec la perte des fibres (excavation).
Au-delà de 40 mmHg environ, en cas de crise aiguë d’hypertonie oculaire apparaissent de violentes douleurs du globe oculaire associées à une baisse de vision avec impression de halos colorés autour des sources lumineuses, des nausées et vomissements et une rougeur oculaire. L’œil devient très dur au toucher.
Parfois les crises d’hypertonie à minima peuvent survenir le matin au réveil ou en cas de semi-obscurité avec des signes moins bruyants à type de flou visuel, halos colorés, douleurs autour d’un œil et/ou nausées qui doivent constituer des signes d’alerte.
Certains examens sont réalisés de façon systématique lors d’une consultation ophtalmologique :
Le suivi consiste à évaluer l’évolution de la PIO, du champ visuel et de l’OCT et sa fréquence dépend de l’évolution du glaucome.
Il existe différents traitements du glaucome (collyre, laser, chirurgie…) qui ont pour but de protéger le nerf optique en réduisant la pression intraoculaire. Ils ne permettent pas de guérir le glaucome mais permettent ainsi de limiter l’évolution de la maladie mais en aucun cas de récupérer une perte d’acuité visuelle irréversible au moment du diagnostic ou de l’évolution de la maladie.